Tout le monde connaît cette technique d’allumage de feu, issue de méthode primitive. On l’a vue à la télé tellement de fois.
Oui peut être qu’il y a beaucoup d’appelés, mais peux d’allumés.
Ce que je veux dire par cette expression c’est que malgré la théorie, il faudra beaucoup, beaucoup de pratique afin d’assurer un pourcentage acceptable de taux de réussite. Il est fortement conseillé d’être prévoyant et de ne pas fonder tous ses espoirs en cette technique d’allumage afin de se réchauffer et popoter.
Explorons quand même celle-ci afin de s’aider à arriver à nos fins si jamais l’occasion se présente.
On pourrait la diviser en trois étapes
1-La confection/fabrication
2-Le tison
3-Le nid et l’ignition
Alors, l’étape #1.
C’est celle où il faut user d’ingéniosité afin de se créer une planchette de bois de 1 à 1,5 cm d’épaisseur. Heureux celui qui possède un outil de coupe tel qu’un bon couteau, hache ou machette. Je me vois mal partir en forêt sans de toute façon. J’aime bien utiliser du cèdre pour cette tâche.
À cette planchette, il faudra ajouter trois autres composantes. La drille, le pommeau et l’archet.
La drille est le bâton qu’on tiendra à la verticale et qui créera la friction sur la planchette. Il devra être d’une longueur de 30 à 40 cm avec un diamètre approximatif de 2 à 3 cm. Le bout en contact avec la planchette sera biseauté avec un angle assez obtus, tandis que l’autre extrémité sera aussi biseautée, mais plutôt pointue afin d’éviter la friction. Elle devra être le plus droit possible avec les pointes biseautées bien centrée afin d’éviter des vibrations possibles. Pour ça, j’ai une préférence pour le bois franc tel que le bouleau ou l’érable.
Pour tenir la drille, il nous faudra un pommeau tel qu’une planchette de bois franc, une pierre avec une cavité, un coquillage ou même une poignée de couteau. Certains possèdent une cavité prévue à cette fin. C’est la partie qui maintiendra l’ensemble en étau et qui nous permettra d’appliquer la pression voulue sur la drille et la planchette.
La dernière partie est l’archet. C’est la partie qui activera la rotation de l’ensemble avec le mouvement du bras. L’archet est tout simplement une branche de 50 à 60 cm plus ou moins souple et courbe sur laquelle on fixera les extrémités d’une paracorde ou autre type de cordage qui entourera la drille.
Le nid sera la partie allumage de l’ensemble. C’est sur celui-ci que le tison sera déposé. Il devra être composé de matière organique séchée. Foin et écorce fibreuse excelleront pour cette confection.
Bon, on a les accessoires, passons à l’étape suivante.
Le tison.
Il faudra forer un biseau sur la planchette à 2 cm de sa bordure à l’aide de la pointe de son couteau. Cette cavité sera le point de friction qui aboutira à l’effet escompté. Passer la paracorde autour de la drille de manière à ce qu’elle soit assez tendue. Appliquer la pointe obtuse directement sur cette cavité, maintenue par le pommeau à l’autre extrémité.
On est presque prêt à initier le mouvement de rotation, il faut juste se positionner de façon à être confortable et performant. C’est-à-dire, si vous êtes droitier, votre genou droit au sol. Votre pied gauche sera déposé sur la planchette afin de bien maintenir la base de l’ensemble.
Votre main gauche maintien le pommeau qui appuie sur la drille et par le fait même, sur la planchette. Votre bras gauche finit par trouver sa place, généralement appuyé autour de votre genou gauche pour une stabilité optimale.
Vous aurez deviné que votre bras droit maintien et actionne l’archet.
Alors, c’est à ce moment que vous commencez à actionner l’archet pour que le bas de la drille fore le pré-trou que vous aviez fait. Oui, ça risque de se démonter si vous ne mettez pas assez de pression et d’être difficile si vous appuyez trop fort… (ahhhh la pratique) mais si vous maintenez le rythme, ça va se mettre à fumer. Mais non, vous n’avez pas encore de tison. Soyez patient!
Après un forage adéquat, vous arrêtez tout. Vous devrez faire une fente dans la planchette avec votre couteau, de la bordure jusqu’au centre de votre forage. Cette fente sera primordiale.
Déposez un morceau d’écorce de bouleau ou tout ce qui permettrait de recueillir le tison (J’utilise un morceau de cuir). Oui, on se rapproche de la fin. Repositionnez l’ensemble et recommencez à forer. Vous remarquerez que plus vous actionnez l’archet, plus la fente nouvellement créée se remplie graduellement de poussière de bois. Une fois celle-ci pleine, on accélère le mouvement. Oui oui, faut pas lâcher! On se donne en appuyant plus fort et en actionnant plus vite…vous êtes en train de créer le tison! Go Go Go!!!
D’accord, ça fume à souhait, arrêtez le mouvement de va et vient. Retirez la drille tout en gardant le pied sur la planchette. Si Vous n’avez pas votre tison, il faudra continuer à actionner le tout. Mais, s’il est présent, Félicitation! Celui-ci restera sous cette forme pendant environ 5 minutes.
Retirez avec délicatesse le pied de la planchette. Cognez la planchette avec le manche de votre couteau afin d’en détacher le tison. Écartez maintenant la planchette. Votre tison se retrouve seul au beau milieu du morceau d’écorce.
Le nid et l’ignition
Il vous faudra déposer tendrement le nid préalablement construit sur le tison. Ne le pressez pas trop fort vous risqueriez de détruire celui-ci. Il demeure très friable.
Prenez le tout entre vos mains et renversez-le afin que le tison se retrouve dans le nid. Maintenant, il faudra oxygéner le tout pour « vigorifier » le tison afin qu’il devienne le plus incandescent possible. Refermez les fibres du nid sur le tison tout en soufflant dessus. Gardez le visage éloigné tout en remontant le nid plus haut que votre visage quand vous sentirez la chaleur s’intensifier. Plus vous soufflerez, plus vous vous rapprocherez de l’ignition, et puis bahmm…ça s’allume!
Votre nid s’enflamme! Il ne reste plus qu’à allumer votre feu avec celui-ci. J’espère que vous aviez pensé de le préparer. Ouf, oui…
Vous voyez, le tout demeure faisable, mais est somme toute, complexe. Comme je le mentionnais en entrée de jeu, il faudra beaucoup de pratique pour arriver à ses fins.
J’espère bien vous éclairer avec ce descriptif. Bon essai!